- SLOVÉNIE - Actualité (1990-1996)
- SLOVÉNIE - Actualité (1990-1996) P align=centerRépublique de SlovéniePolitique intérieureLe 22 janvier 1990, les délégués slovènes quittent le XIVe congrès de la Ligue des communistes de Yougoslavie (L.C.Y.) ouvert le 20 à Belgrade, leur proposition d’instauration du pluralisme n’ayant pas été retenue. Le 4 février, la Ligue des communistes de Slovénie rompt avec la L.C.Y. et se transforme en Parti du renouveau démocratique.Le 8 avril se déroulent les premières élections libres depuis la guerre; elles sont marquées par la victoire de la coalition d’opposition non communiste Demos (regroupant les chrétiens-démocrates, les Verts, les paysans, les sociaux-démocrates), qui obtient 55 p. 100 des voix et 47 des 80 sièges à la Chambre socio-politique, l’une des composantes du Parlement slovène.Le 22 avril, Milan Ku face="EU Caron" カan, communiste réformateur, est élu président de la République. Il l’emporte sur le candidat de la coalition Demos, favorable à la sécession.Le 23 décembre, lors d’un référendum, 88,2 p. 100 des électeurs se prononcent en faveur de l’autonomie et de l’indépendance. Le 26, la république de Slovénie proclame son indépendance. La sécession sera décidée dans 6 mois si les négociations avec les autres républiques n’aboutissent pas.Le 6 juin 1991, les présidents des 6 républiques yougoslaves se réunissent à Sarajevo pour essayer de trouver un compromis entre les tenants du maintien de la fédération actuelle et les partisans d’une confédération de républiques souveraines, souhaitée par la Croatie et la Slovénie.Le 25 juin, la Slovénie proclame officiellement «sa souveraineté et son indépendance».Le 28 juin, de violents affrontements opposent les troupes fédérales et slovènes le long de la frontière autrichienne. Le 29, les ministres des Affaires étrangères d’Italie, du Luxembourg et des Pays-Bas, délégués par le Conseil européen, parviennent à imposer un cessez-le-feu. Le 2 juillet, les combats reprennent. À la demande du président de la fédération, Stipe Mesi が, le gouvernement slovène décrète un cessez-le-feu unilatéral. Le 5, les prisonniers fédéraux, réclamés par des mères venues de tout le pays, sont libérés et le blocus des casernes fédérales est levé.Le 7 juillet, à Brioni, en présence des médiateurs de la C.E.E., se tient une négociation entre Serbes, Slovènes, Croates et autorités fédérales. Une déclaration commune prévoit un cessez-le-feu et la suspension des déclarations d’indépendance.Le 18 juillet, la présidence fédérale annonce le retrait de ses troupes de Slovénie dans les 3 mois. À Ljubljana, on salue cette décision qui équivaut en fait à une reconnaissance de l’indépendance slovène.Le 8 octobre, la Slovénie confirme son accession à l’indépendance.Le 6 décembre 1992, les premières élections législatives depuis l’indépendance de l’ex-République yougoslave sont marquées par la victoire du Parti libéral-démocrate (centre gauche) de Janez Drnov face="EU Caron" ジek, Premier ministre depuis mai, qui recueille 23,3 p. 100 des voix. Les chrétiens-démocrates obtiennent 14,5 p. 100 des suffrages, les ex-communistes de la Liste unie 13,6 p. 100, le Parti national slovène (extrême droite) 9,9 p. 100, le Parti populaire slovène (nationaliste) 8,8 p. 100 et les Verts 3,7 p. 100. Le président sortant Milan Ku face="EU Caron" カan, ancien communiste mais principal artisan de l’indépendance, est réélu à la tête de l’État dès le premier tour avec plus de 60 p. 100 des voix.Le 10 novembre 1996, le Parti libéral-démocrate du Premier ministre Janez Drnov face="EU Caron" ジek remporte les élections législatives, avec 27,1 p. 100 des suffrages. La coalition de droite dirigée par le Parti populaire arrive en deuxième position.Vie économiqueEn 1993, malgré sa prospérité relative (le niveau de vie y est le plus élevé d’Europe centrale et orientale), la Slovénie émerge à peine d’une contraction économique qui a amputé le P.I.B. de 20 p. 100 depuis 1989. Le taux de chômage atteint 15 p. 100. La rigueur fiscale et budgétaire a permis de contenir le déficit budgétaire. La monnaie nationale, le tolar (créé en octobre 1992), devient flottante en septembre. Les privatisations et l’assainissement du secteur bancaire sont les priorités du gouvernement constitué en janvier par Janez Drnov face="EU Caron" ジek.La Slovénie est handicapée par la perte du marché yougoslave, sur lequel l’industrie slovène effectuait un tiers de ses ventes, et par celle des approvisionnements à bon marché de matières premières en provenance de Serbie. L’Union européenne absorbe une large part des exportations slovènes. Pour ne pas miser trop exclusivement sur un rapprochement avec l’Europe occidentale, la Slovénie poursuit des négociations sur un accord de libre-échange avec la République tchèque, la Slovaquie, la Pologne et la Hongrie.En 1994, la performance de l’économie est supérieure aux prévisions, malgré la lenteur des réformes dont dépend son développement. Les exportations vers l’Union européenne progressent fortement pour dépasser la moitié du total. La poursuite de la guerre dans l’ex-Yougoslavie décourage toutefois les investisseurs étrangers. Le programme de privatisations de masse commence, avec la création de fonds d’investissement.En 1995, les progrès de la Slovénie vers l’économie de marché commencent à attirer les capitaux étrangers, ce qui provoque des tensions inflationnistes que les autorités monétaires parviennent à maîtriser. Ljubljana adhère en septembre à l’accord de libre-échange d’Europe centrale qui unit déjà les partenaires du groupe de Visegrad: Prague, Varsovie, Budapest et Bratislava. La monnaie slovène devient convertible, ce qui permet au pays d’accéder aux circuits financiers internationaux.En 1996, la politique de rigueur continue à porter ses fruits. L’inflation diminue, le déficit budgétaire est négligeable, le remboursement de la dette publique offre des perspectives encourageantes, le chômage enregistre une baisse et l’investissement industriel repart. Seul le programme de privatisations prend du retard, et l’activité du secteur privé ne représente encore que 45 p. 100 du P.I.B.Relations internationalesLe 2 décembre 1991, la C.E.E. annule en faveur des républiques sécessionnistes les sanctions économiques adoptées le 8 novembre à l’encontre de la Yougoslavie.Le 23 décembre, l’Allemagne reconnaît la Slovénie.Le 15 janvier 1992, la C.E.E. reconnaît l’indépendance de la Slovénie, après des mois de tergiversations.Le 24 mars, admission de la Slovénie au sein de la C.S.C.E.Le 7 avril, les États-Unis reconnaissent la Slovénie.Le 22 mai, la Slovénie devient membre de l’O.N.U.Le 14 mai 1993, admission de la Slovénie au Conseil de l’Europe.En juin 1995, la Slovénie conclut avec l’Union européenne un accord d’association, en vue de son adhésion. Le dépôt de la demande officielle d’adhésion est bloqué par le différend avec Rome sur l’indemnisation des Italiens dont les biens avaient été saisis par le régime communiste.Du 17 au 19 mai 1996, le pape Jean-Paul II effectue sa première visite en Slovénie, pays dont le Vatican avait été le premier à reconnaître la souveraineté, en octobre 1992. Le pape y évoque le droit légitime à la défense de l’«identité nationale» en Europe et met en garde contre le «libéralisme sans frein».Le 10 juin, la Slovénie signe un accord d’association avec l’Union européenne.
Encyclopédie Universelle. 2012.